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LE MORT RESSUSCITE
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mort au stéthoscope se releva, très pâle :

« C’est bien, madame !… Votre mari est mort !… Nous allons essayer de le ressusciter ! »

On venait justement de lui apporter sa trousse qu’il avait envoyé chercher à tout hasard dans sa chambre.

Jaloux le regarda et murmura :

« Pourquoi pas, après tout ? »

Déjà l’opération l’enthousiasmait, car il voyait tout le parti à en tirer pour la Médecine astrale, si par hasard elle réussissait.

Mais, auparavant, il fallait être absolument sûr que celui qu’ils allaient opérer était tout ce qu’il y a de plus mort !… Lui aussi écouta le cœur au stéthoscope, pendant que le docteur demandait tout ce qu’il lui fallait, disposait ses linges, ses instruments et se lavait soigneusement les mains selon le rite aseptique.

Jaloux se releva et, déposant le stéthoscope, dit :

« Pour être mort, il est bien mort ! Le dernier organe qui meurt, c’est le cœur. Quand le cœur ne bat plus, c’est la mort ! Il est donc mort !… Vous avez vu, Moutier, que la balle doit être entrée dans le ventricule droit ?…

— Vite ! Vite ! Vite ! » suppliait Fanny dont l’agitation les gênait et qu’ils voulurent éloigner. Mais elle promit d’être calme et le devint instantanément, en effet, après avoir juré qu’elle se tuerait si le docteur ne parvenait point à rendre Jacques à la vie.

L’opération commença. Les domestiques