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Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/195

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UN SUJET INTÉRESSANT…
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— Mais laissez-moi donc finir ce que j’ai à vous dire !… En attendant qu’il parle, je voudrais vous montrer le récit que j’ai fait, pour la Médecine astrale, de l’opération. Il nous faut préciser encore quelques points. Venez dans ma chambre… »

Fanny les entendit s’éloigner.

Elle se leva tout doucement, s’enveloppa d’un peignoir et, bien qu’elle se sentît encore bien faible, se dirigea vers la chambre de son mari.

Elle en poussa la porte, et, tout de suite, perçut une sorte de gémissement rauque qui attira son regard du côté du lit où le mort-convalescent était censé reposer.

Une faible lumière éclairait la pièce ; Fanny ne vit que les deux yeux ouverts extraordinairement sur son apparition à elle.

L’inexprimable frayeur qui était peinte dans ces yeux-là la fit hâter son pas vers le malheureux qui, à demi soulevé sur sa couche, la regardait venir.

Il la reconnut car, comme elle lui tendait les bras, il s’y laissa glisser avec un effroyable soupir d’aise.

Il devait l’attendre depuis longtemps.

Cependant, la main de Jacques lui montrait la porte du cabinet de toilette, et Fanny se glissa jusque-là, se rendant compte qu’elle obéissait à ce geste.

Le mort vivant voulait-il qu’elle fermât cette porte à cause du drame qui s’était passé dans cette pièce ? Ou plutôt Jacques tenait-il à