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Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/197

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UN SUJET INTÉRESSANT…
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fous tous les deux si tu ne me le promets pas… c’est simple… J’ai assisté à tout, moi ! Est-ce que je crois que tu étais mort ?… Ils sont arrivés à temps ! et ont fait l’opération qu’il fallait, à temps ! Voilà tout ! Voilà tout !… Tais-toi, tais-toi !

— Si tu savais ! si tu savais ! gémissait le mort-vivant… tu ne parlerais pas comme tu parles !… Surtout ne me quitte pas, ne me quitte plus jamais ! Ah ! je t’attendais ! je t’attendais ! je t’attendais !… maintenant que je sais, tu entends !… je ne veux plus mourir… je ne veux plus les revoir ! Je ne veux plus remourir avant de m’être repenti ! avant d’avoir expié ! avant qu’il m’ait pardonné !… Je ferai tout pour cela, c’est mon seul espoir, c’est ma seule pensée ! Qu’il me dise, quand je le reverrai, qu’il me dise : « Je te pardonne ! » Si tu savais, il est terrible ! il est terrible !… et il a toujours sa blessure qui saigne !…

— Mon chéri ! mon chéri ! tout ce que tu voudras !… nous ferons tout ce que tu voudras !… surtout nous partirons !… nous irons loin d’ici ! loin !… si loin que tu ne le verras plus jamais !… que tu n’en entendras plus jamais parler et qu’il ne te tourmentera plus !…

— Ah ! pourvu que je ne revoie plus sa blessure qui saigne ! Chaque fois qu’une porte s’ouvre… qu’un rideau remue… qu’un pas glisse sur le parquet, j’ai peur de le revoir se dresser devant moi avec sa blessure qui saigne !… Maintenant que je l’ai vu, dans la mort, je suis sûr qu’il ne cesse de rôder autour de nous, dans la vie !… Il ne quitte pas le