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FANNY ET LE JOURNALISTE
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d’un gant et d’une cravate ayant appartenu à l’officier ministériel et il donna les deux objets à Mme  Auffinger. Celle-ci, une fois magnétisée par son fils, vit que le disparu avait été attiré dans un piège, assassiné à Paris, aux environs de la Madeleine, mis dans un coffre, transporté en province, dans les environs d’une grande ville de garnison, et que le corps serait retrouvé le 23 août.

« Ceci se passait le 12 août. Le lendemain l’article de notre confrère paraissait et bientôt on retrouvait à Millery, près de Lyon, un cadavre dans une malle.

« Mais ce cadavre était décomposé au point que l’on était incertain de savoir si c’était bien celui de Gouffé. Là, encore, l’intervention de Mme  Auffinger fut décisive. Mme  Landry et Mlle  Gouffé, sœur et fille aînée de la victime vinrent, avec sa calotte, trouver la somnambule. Celle-ci reconnut, dans son sommeil, avoir déjà été consultée pour cette recherche, puis, elle déclara formellement que le cadavre de Millery était bien celui de l’huissier, donnant pour preuve que la troisième molaire de droite lui manquait et que l’on n’avait qu’à constater que la même molaire manquait au cadavre, ce qui, dans la suite, fut reconnu exact.

« Mme  Auffinger alla même plus loin dans ses investigations magnétiques, puisqu’elle ajouta, et bien avant que les journaux en parlassent, que Gouffé avait un léger défaut dans un œil, de plus une certaine raideur dans une jambe résultant d’une névrose antérieure et détermi-