Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
222
L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

nant une sorte de claudication. Enfin, elle annonça que les coupables seraient arrêtés, dont un dans les trois mois qui suivraient la consultation et qu’ils étaient partis pour l’Amérique.

« Et tout cela se vérifia, madame, conclut le reporter, en se levant. Vous comprenez que si je pouvais réussir avec Mme  Saint-Firmin, ce que mon confrère a si bien réussi avec Mme  Auffinger, ce serait une bonne aubaine pour tout le monde : pour vous, madame, qui sauriez enfin ce qu’est devenu votre beau-frère, et pour moi qui rapporterais un excellent article à mon journal. Madame, il ne me reste plus qu’à vous remercier de l’aimable accueil…

— Monsieur ! vous ne savez pas où habite Mme  Saint-Firmin, je vais vous conduire chez elle moi-même !…

— Oh ! madame, je ne sais vraiment… »

Mais Mme  de la Bossière sonna, se fit apporter un manteau et un chapeau et sortit avec le jeune homme…

« Nous irons à pied, monsieur, c’est tout près… »

Le reporter n’en « revenait pas ». Fanny, en dépit de l’émoi où la jetaient les démarches insolites de ce diable de journaliste, se rendit compte de l’étonnement de celui-ci. Elle pensa qu’il était dangereux de le laisser sous cette impression et dit aussitôt :

« Vous comprenez, monsieur, que moi, je commence à en avoir assez de toutes ces histoires ! Entre nous, je ne serais pas fâchée de