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Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/245

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SUR LA LIMITE
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persuadé qu’il n’avait pas été mort ! du moins il tendait à croire, qu’en effet, son cas n’avait pas été aussi exceptionnel que l’avaient prétendu Jaloux et Moutier et qu’il se pouvait fort bien qu’il fût simplement revenu des limites de la vie avec le souvenir d’un vilain cauchemar.

Cependant, il est toujours bon de prendre ses précautions, et puisqu’il avait retrouvé l’équilibre de ses facultés, il en profitait pour ne rien négliger de ce qui pouvait lui rendre la sérénité de l’âme qui lui faisait encore défaut.

Par exemple, il se gardait dans le cas où les fantômes qu’il avait si bien vus dans l’état de mort lui apparaîtraient de nouveau dans la vie pour lui prouver qu’ils n’étaient point de vaines images.

Et surtout, il avait réussi à se garder contre un fantôme, celui qui le tracassait par-dessus tout !

Ah ! celui-là, il y pensait sans cesse, même quand il ne le sentait pas en train de rôder autour de lui… Mais il l’avait bien attrapé, ma foi oui, il l’avait bien attrapé !…

Un soir, c’était… mon Dieu ! il y avait six jours de cela… c’était la première fois qu’il se levait depuis le terrible accident… Le Docteur de Juvisy avait déclaré que tout allait pour le mieux et que Jacques pouvait maintenant compter vivre jusqu’à cent ans ! (cent ans de vie, il avait dit cela sérieusement, le docteur, mais il avait mis à cela une condition, c’est que Jacques chasserait les fantômes de son cerveau, sans quoi les fantômes le reprendraient et