Aller au contenu

Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
234
L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

l’entraîneraient d’une façon définitive, cette fois, dans la mort, dans la vraie mort d’où l’on ne revient jamais !… Aussi Jacques avait-il promis d’être bien sage, et de ne plus se faire d’idées !) Donc, ce soir-là, il y avait six jours de cela — on l’avait roulé dans un fauteuil, car il se sentait encore bien faible, jusque dans la petite pièce qui servait de penderie à Fanny.

Et l’on ne s’était plus occupé de lui, car on procédait hâtivement au nettoyage de la chambre.

Cette pièce était justement celle qu’il fallait traverser pour aller chez les enfants, et c’était dans cette pièce-là que s’était passé « l’accident ! »

C’était dans le tiroir de la table qu’il avait cherché le revolver, le soir de l’accident où son cerveau avait été si singulièrement troublé par certain bruit de chaîne. En revoyant la pièce, en revoyant la table, Jacques, naturellement, s’était rappelé ce qu’il s’était imaginé au moment de l’accident… le fantôme se dressant tout à coup devant lui avec le revolver et tirant sur lui !… Pourquoi s’était-il imaginé cela alors que l’événement s’expliquait si simplement par l’accident ! Pourquoi toujours faire intervenir ce fantôme ?… Eh ! par Dieu ! se mit-il à penser, parce qu’il l’avait vu !… de ses yeux, vu !…

Une hallucination ?… Peut-être !… Certes, il était trop raisonnable, maintenant qu’il recevait les soins de ce brave médecin de Juvisy, pour faire de la peine à celui-ci et ne