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Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/260

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L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

drait leur faire parvenir une réponse… Quelle histoire !… Il brûlait de s’y mêler… d’y jouer un rôle d’ami, car c’était un excellent homme.

Quand Jacques fut couché, Fanny descendit et mit le comble aux vœux du vieux gentilhomme en le retenant à diner…

« Et après, lui dit-elle, nous ferons un bésigue, n’est-ce pas ? Histoire de passer une bonne partie de la soirée avec un hôte charmant… On nous abandonne depuis que le bruit court que la Roseraie est le rendez-vous de tous les fantômes de la vallée. Ah ! vous êtes au courant ?… Les journaux du soir ?… Merci, vous êtes bien aimable !… Oh ! nous allons être envahis par les journalistes… Il en est déjà venu aujourd’hui… je n’en ai pas parlé à Jacques, bien entendu !… Oui, Jaloux et Moutier ont raconté l’opération et Mlle Hélier a donné nos noms… c’est charmant !… Si nous voulons avoir la paix nous n’avons plus qu’à déguerpir… et c’est ce que nous allons faire dès demain, mon cher La Marinière… vous voyez, je n’ai pas de secret pour vous… oui, nous allons partir sans tambour ni trompette… j’irai promener « mon revenant » en Italie ou en Suisse… et nous ne réapparaîtrons que lorsqu’on nous fera le plaisir de ne plus s’occuper de nous !… Allons ! venez dîner !… et donnez-moi des nouvelles de vos puppies, mon cher ami… ça va toujours, le coursing ?… »