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LA PENSÉE DES DEUX ÉPOUX
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laquelle il y avait une malle. Elle avait planté sa lanterne dans le terreau près d’elle.

Elle retira d’abord la pelle du trou.

Puis, elle se pencha à nouveau. Il n’y avait point tant de terre sur cette malle que la main de Fanny ne pût se glisser jusqu’à la serrure… C’est donc à la serrure que la main de Fanny alla !

Jacques avait-il pris le temps de refermer la malle à clef ?…

Fanny se rendit compte tout de suite qu’il n’avait pas pris ce temps-là…

Alors, elle n’avait plus, pour savoir, qu’à faire un dernier effort, qu’à se pencher davantage et à tirer à elle le couvercle… le lourd couvercle, recouvert en partie de terre, de l’énorme malle…

Et le couvercle fut soulevé…

Et, quand Fanny laissa retomber le couvercle, elle avait vu le cadavre !…


En revenant au château dans la petite charrette anglaise, Fanny, contente de la bonne besogne « terminée » et l’esprit débarrassé d’un doute formidable, réfléchissait à cet étrange état psychique qui, à de certaines minutes et dans de certaines conditions, vous fait voir les fantômes de votre propre imagination.

Ainsi, elle en avait été victime elle-même, pensait-elle.

Pour trouver quelque excuse à une faiblesse dont elle se serait cru incapable et qui la ravalait à ses propres yeux au rang de cette névro-