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LA PENSÉE DES DEUX ÉPOUX
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Cette nouvelle n’était point nécessaire pour bouleverser un pays qui possédait déjà un monsieur vivant revenu de chez les morts !… Toutes les cervelles un peu faibles de la région commencèrent à « se déranger » sérieusement et il y eut, dans la vallée, comme une épidémie de visionnaires. On voyait des fantômes partout, et des gens qui, jusqu’alors, avaient montré beaucoup de bon sens, prétendirent entendre à chaque instant dans leur buffet ou dans leur table de nuit des bruits inexplicables…

On ne retrouva Mme  de la Bossière que le matin qui suivit le jour de sa disparition, étendue sans connaissance au beau milieu d’un sentier de la forêt de Sénart, non loin de la petite porte qui faisait communiquer le parc avec cette forêt.

On parvint à faire reprendre ses sens à la malheureuse femme, mais ce qu’elle raconta, quand elle parla, n’était pas encore fait pour calmer les esprits.

Elle, qui était appréciée de tous ses amis et de toute la société qui fréquentait la Roseraie pour le parfait équilibre de ses facultés semblait « déménager » complètement.

Elle restait persuadée qu’elle avait été enlevée, à travers les murailles du château, par le fantôme de son beau-frère !…

Enfin, ce jour-là, comme pour mettre le comble à la fantasmagorie des événements qui se déroulaient à la Roseraie et à Héron, on vit apparaître M. de la Marinière qui déclara n’avoir point emmené dans son auto, ainsi qu’il avait été dit, M. Jacques de la Bossière.