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LA PENSÉE DES DEUX ÉPOUX
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de nombreuses traces de sang dans la malle…

Alors, il fallut bien que Fanny qui comprenait tout, maintenant, expliquât au juge que son mari était mort suffoqué de ne point trouver dans cette malle un cadavre qu’il y avait mis.

Le coup avait été trop fort pour un homme dont le cœur avait été recousu récemment et, foudroyé par l’anévrisme, il avait glissé dans la fosse qu’il venait de creuser, puis, du même mouvement, dans la malle, dont le couvercle, sous l’effet de la secousse, était retombé, se recouvrant en partie de la terre et de la pelle entraînées par la chute du corps.

Ainsi Fanny avait-elle, en apercevant le cadavre de Jacques de la Bossière sous le couvercle hâtivement soulevé, cru reconnaître le cadavre d’André !…

Le certain, pour le moment, était que M. André de la Bossière, frappé à la tempe et enfermé par son frère dans la malle derrière l’automobile (Fanny pour écarter d’elle tout soupçon de complicité avait tout raconté en détails), s’était échappé de cette malle…

Comment ?… La chose n’avait pu se passer que d’une façon. Étourdi par le coup il était revenu vite à lui dans la malle emportée par l’auto, n’ayant point trop perdu de sang à cause, sans doute, de la sorte de bandeau que Jacques lui avait fait avec son mouchoir, mouchoir retenu encore par la casquette précautionneusement enfoncée sur le front.

André s’était soulevé et avait, dans l’instant même, soulevé le couvercle de la malle qui