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CHAPITRE III

M. ET Mme  SAINT-FIRMIN


Les joies que procurèrent à Fanny une robe à l’extrême dernière mode, arrivée de la rue de la Paix, par le dernier train, l’eurent bientôt accaparée : cette merveille était de soie jaune avec tunique de tulle aux motifs perlés, s’il vous plaît, c’est-à-dire qu’un vrai fichu de perles descendait sur la gorge, sur l’épaule nue. En bas, dans l’étoffe fendue, apparaissaient les jambes gantées de dentelle de prix, les pieds chaussés de cothurnes aux hauts talons rouges. Avec sa robe jaune, ses cheveux rouges, ses talons rouges, elle avait l’air d’une flamme.

Elle eût pu être grotesque ; elle était admirable, et, la première, elle s’en fit l’aveu. Le luxe le plus excentrique lui « allait à ravir ». Au fumoir, elle fut accueillie avec des cris d’extase.

Elle se laissait faire la cour avec une aisance captivante qui n’accordait jamais rien, car elle était fort honnête femme. Mais il lui