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Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/44

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L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

compter la plus formidable découverte de toutes : le quatrième état de la matière, ce n’est donc pas un hurluberlu ! Eh bien, ce savant a aussi photographié des fantômes !

— Non ! vous voulez rire ! s’exclama Jacques.

— Le docteur s’amuse de nous !… fit Fanny.

— Mais pas le moins du monde ! osa protester Mlle Hélier… c’est bien connu !…

— C’est historique ! exprima Moutier, et je ne me moque de personne !… William Crookes s’est livré pendant dix ans à l’étude des manifestations spirites, construisant pour les contrôler scientifiquement des instruments d’une précision et d’une délicatesse inouïes ! Assisté d’autres savants aussi rigoureusement méthodiques que lui-même, il opérait dans son propre laboratoire, entouré d’appareils électriques qui eussent rendu impossible ou mortelle toute tentative de supercherie ! Dans son ouvrage : Recherches sur le spiritualisme, Crookes analysa les divers genres de phénomènes observés : Mouvements du corps pesant, Exécution d’airs de musique sans contact humain, Écriture directe, Apparition de mains en pleine lumière, Apparition de formes et de figures, et, enfin, la Photographie de l’esprit de Katic King !

— Mais est-ce qu’il a photographié Napoléon Ier ? grinça encore la crécelle de Saint-Firmin.

— Oh ! assez ! assez ! » lui cria-t-on, mais il insistait si drôlement que Fanny elle-même ne put que lui pardonner.