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Page:Leroux - L’Homme qui revient de loin.djvu/72

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L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

Alors, après avoir réfléchi un instant, elle referma la porte aussi doucement qu’elle l’avait ouverte et pénétra dans son cabinet de toilette, sonna Katherine, se laissa déshabiller sans dire un mot, procéda à sa toilette de nuit, et essaya de dormir, mais elle y parvint assez difficilement.

Jacques se leva de grand matin. Quand le temps était beau, il aimait à se rendre à pied à l’usine, qui se trouvait à deux kilomètres du château. Aussi renvoya-t-il le groom avec la charrette anglaise, car la journée s’annonçait magnifique. Les chignons roux des petites futaies se démêlaient déjà aux rais d’or du soleil. Toute la campagne se réveillait, fort guillerette, faisant sa toilette matinale, se débarrassant hâtivement des derniers voiles de la nuit.

Aussi loin que le regard de Jacques s’étendait, en bas vers la Seine, et sur sa gauche jusqu’à la lisière de la forêt de Sénart, toutes ces terres appartenaient au château. Comme disait sa femme : « C’était là une royale propriété ! »

« Vous admirez vos terres ! » dit tout à coup, derrière lui, une voix qui le fit sursauter. C’était le Dr Moutier. Jacques lui tendit la main et sourit :

« Si, à son retour, André veut me les vendre, je ne demanderai pas mieux que de les acheter !… Mais vous êtes bien matinal, mon cher hôte !…

— Ah ! moi, à la campagne, vous savez, je suis pour le footing… j’ai besoin de maigrir…