Aller au contenu

Page:Leroux - La Double Vie de Théophraste Longuet.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
VI
PRÉFACE HISTORIQUE

ce coffret vous appartient. Mon ami, M. Théophraste Longuet, m’a donné la mission de vous l’apporter. Recevez-le, monsieur, et croyez-moi votre serviteur.

L’homme me salua et regagna la porte. Je l’arrêtai :

— Eh quoi ! lui dis-je, ne partez pas ainsi. Je ne puis recevoir ce coffret sans savoir ce qu’il contient.

Il me répondit :

— Monsieur, je ne sais pas ce qu’il contient. Ce coffret est fermé à clef. La clef de ce coffret n’existe plus. Vous devez briser le coffret pour savoir ce qu’il contient.

Je repris :

— Je voudrais au moins savoir le nom de celui qui me l’apporte.

— Mon ami, M. Théophraste Longuet, m’appelait : Adolphe, répliqua cet homme désespéré, d’une voix de plus en plus éteinte.

— M. Théophraste Longuet, s’il m’eût apporté lui-même ce coffret, m’eût dit certainement ce qu’il renferme. Je regrette que M. Théophraste Longuet…

— Moi aussi, monsieur, fit l’homme. Mais M. Théophraste Longuet est mort, et je suis son exécuteur testamentaire.

Ayant dit ces mots, il ouvrit la porte et s’en alla. Je regardai le coffret, la porte, je courus à l’homme, mais il avait disparu.

Je fis ouvrir le coffret et y trouvai une liasse de papiers, que je considérai d’abord avec ennui et que j’examinai ensuite, par le menu, avec intérêt.