Page:Leroux - La Double Vie de Théophraste Longuet.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
VII
PRÉFACE HISTORIQUE

Au fur et à mesure que je pénétrai dans ces documents posthumes, l’aventure qui s’y révélait était si inattendue que je n’y voulus point croire ; cependant, comme il y avait là des preuves, je dus, après enquête, me rendre à sa réalité.

Tout d’abord, il importe de dire que le de cujus, M. Théophraste Longuet, bourgeois de Paris, me faisait héritier du coffret, de son contenu et des secrets qui s’y trouvaient renfermés.

Quels étaient ces secrets ?

Les papiers du défunt, fort nombreux, et qui relataient dans les plus grands détails les derniers événements d’une existence devenue exceptionnellement dramatique, m’apprenaient que M. Théophraste Longuet, par la découverte d’un document vieux de deux siècles, avait acquis la preuve que Louis-Dominique Cartouche et lui, Théophraste Longuet, venu au monde deux siècles plus tard, ne faisaient qu’UN.

Ce document l’avait mis également sur la trace des trésors du fameux Cartouche.

Un trépas précoce et certaines terribles histoires qui seront narrées tout au long dans cette œuvre extraordinaire n’avaient pas permis au défunt de les retrouver. Il me les léguait ainsi que tous les détails et tout le secret de son incroyable vie ; et cela, quoiqu’il ne me connût point, mais tout simplement parce que j’écrivais dans un journal qui avait été « son organe favori ». Enfin, s’il m’avait choisi parmi tant de rédacteurs de ce journal, c’est qu’il me trouvait, non pas plus d’esprit — ce qui m’eût empli de confusion — mais une intelligence plus solide que celle des autres.