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ÉLIPHAS DE SAINT-ELME DE TAILLEBOURG DE LA NOX

n’est rien moins que l’ensemble des connaissances acquises par des voies mystérieuses échappant généralement aux procédés scientifiques connus.

Le jour où Marceline fit son entrée dans le salon de Mme de Bithynie, M. de Saint-Elme de la Nox devait faire une conférence sur la Gnose. Mme Longuet se trouva, par un hasard providentiel, à côté de M. Lecamus. Et comme ils furent un peu pressés l’un contre l’autre, à cause de la foule des fidèles, et que M. de Saint-Elme de la Nox parla ce jour-là avec la plus suave et la plus pénétrante éloquence, M. Lecamus et Marceline se sentirent, avant la fin de la séance, embrasés l’un et l’autre d’un double feu, le feu de l’amour et le feu de la Gnose.

C’est ainsi que M. Lecamus, qui s’était trouvé — hasard toujours providentiel — l’ancien camarade de collège de M. Longuet, entra dans le ménage, après quelques autres séances chez les Pneumatiques. Marceline avait trouvé inutile de donner à son mari, alors plongé jusqu’au cou dans les affaires, des explications embrouillées sur la différence qu’il y a entre la Pneumatologie et les timbres en caoutchouc.

Ce préambule était nécessaire pour nous préparer à la présence de M. Lecamus et de Marceline dans la salle d’expériences de M. de Saint-Elme de la Nox, au fond de la maison de la rue de la Huchette, cependant que Théophraste, las d’attendre dans le vestibule, bousculait un squelette.

Cette visite à M. de la Nox était le résultat de la conversation animée, mais honnête, qui s’était tenue le matin même entre M. Lecamus et Mme Longuet, portes closes. Mme Longuet n’avait rien caché de son épouvante à M. Lecamus, à la suite des événements de la nuit, et l’histoire des oreilles de M. Petito prouva à