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ÉLIPHAS DE SAINT-ELME DE TAILLEBOURG DE LA NOX

Il regarda autour de lui avec une satisfaction évidente, d’abord sa femme, Marceline, qui semblait marmotter une prière, ensuite son ami Lecamus, dont les yeux étaient pleins de larmes ; enfin, M. Éliphas de la Nox, qui lui souriait d’un doux sourire compatissant. Éliphas avait perdu tout aspect surnaturel ; son manteau astral avait disparu, et, si ses traits avaient toujours leur pâleur sublime et inoubliable, il semblait néanmoins « un homme comme tout le monde ».

— J’aime mieux cela, fit Théophraste en soupirant.

Éliphas se leva :

— Non, je ne vous donnerai point à consulter un plan du vieux Paris, dit-il, bien que j’en aie ici de tous les âges. Il ne faut plus, monsieur Théophraste, songer au vieux Paris. Vous n’avez plus rien à faire dans le vieux Paris. Vous êtes Théophraste, et nous sommes en l’an de grâce 1899.

— Possible, répondit Théophraste qui s’entêtait, mais il s’agit de mon trésor, de mon trésor qui m’appartient, monsieur, et c’est bien mon droit de regarder sur un plan du vieux Paris l’endroit où je l’ai enfoui autrefois, pour que je puisse ensuite, sur un plan du nouveau Paris, voir où j’aurai à le chercher aujourd’hui. C’est clair !…

Éliphas dit, parlant à M. Lecamus :

— J’ai vu souvent ici des crises de karma, mais jamais il ne m’a été donné d’en étudier de cette force.

— Oh ! mais vous n’avez encore rien vu ! insista Théophraste.

Éliphas réfléchit, puis, conduisant Théophraste à un endroit de la muraille où se trouvait un plan de Paris actuel, il dit :

— Voici ! Voici le point exact où se trouvaient les Fourches de Montfaucon ; quant aux moulins du Coq et