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LA DOUBLE VIE DE THÉOPHRASTE LONGUET

gauche va lui rester dans sa main gauche !… Ah ! si mon poignet !… Ah ! si mon poignet !… Oui ! oui ! oui !!! La vie ! la vie ! la vie d’un nerf !… Je vous dis qu’il suffit de la vie d’un nerf !… Ah ! ah ! ah !!! L’homme hurle et casse d’un coup de pied sa lanterne… Ma main est partie dans la main de l’homme, mais par un dernier miracle de la vie dernière de mon poignet, ma main au moment où elle quittait mon bras a saisi la main de l’homme ! Et l’homme ne peut plus se défaire de ma main, qui s’est crispée en mourant et qui le tient ! et qui le tient ! et qui le tient ! Ah ! il agite, il secoue, il hurle, il secoue ma main qui le tient ! qui le tient ! Il tire avec sa main droite ma main qui est dans sa main gauche, mais on ne se débarrasse pas ainsi de la poignée de main d’un mort !… Je le vois qui s’enfuit du charnier en hurlant et qui bondit sur les marches, en agitant dans la lune, comme un fou, comme un fou, ma poignée de main…

» À ce moment, au-dessus de ma tête, une main que je ne vois pas, mais que je sens, sort du mur et me prend par les cheveux ! Elle me tire, me tire la tête ! Ah ! crier ! crier ! crier ! Mais comment crier avec ces dents vivantes qui me défoncent la gorge ! »

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D. Et maintenant, Cartouche, où es-tu ?

R. J’entre dans les ténèbres rayonnantes de la mort !