marade de collège, un labadens, se livrait à l’étude du spiritisme.
» Qui dit spiritisme dit folie. Vouloir interroger les esprits par le truchement des tables tournantes est une chose éminemment grotesque. Du reste, j’ai assisté à quelques séances que cet excellent Adolphe nous donna à Marceline et à moi. J’y pris même une certaine part, désireux de lui prouver l’absurdité de ses théories. Des heures, nous restâmes, Adolphe, ma femme et moi, les mains sur un petit guéridon qui jamais ne se décida à tourner. Je me moquai fort de lui. Ma femme m’en voulut un peu, parce que les femmes sont toujours prêtes à ajouter foi à l’impossible et à croire au mystérieux.
» Adolphe lui apportait des livres, qu’elle lisait avec avidité, et s’amusait quelquefois à vouloir l’endormir, à lui faire des passes avec les mains et à lui souffler dans les yeux. C’était bête comme tout. Jamais je n’aurais supporté cela d’un autre, mais j’ai toujours eu du penchant pour Adolphe. Il a une figure énergique et il a beaucoup voyagé.
» Marceline et Adolphe disaient de moi que j’étais un « sceptique ». Je leur répondais que je n’étais point un sceptique, attendu qu’un sceptique est celui qui ne croit à rien ou qui doute de tout ; or, moi, je crois à tout ce qu’il faut croire ; je crois, par exemple, au progrès. Je ne suis pas un sceptique, je suis un sage.
» Pendant ses voyages, Adolphe a beaucoup lu ; moi, pendant ce temps-là, je fabriquais des timbres en caoutchouc. J’étais, je suis encore ce que l’on a coutume d’appeler un esprit « terre à terre ». Je ne m’en vante pas ; je constate, simplement.
» J’ai cru utile de donner ce léger aperçu de mon caractère pour qu’il fût bien entendu que ce qui m’est arrivé avant-hier n’est point de ma faute. Je visitais une