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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/103

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LA MACHINE À ASSASSINER
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M. Bessières remonta et qu’il se trouva en face de M. Lebouc, il dit :

— Eh bien ! vous vous êtes débarrassé du fou ?

— Il vient de partir ! répondit l’agent ; mais il reviendra.

— Comment, il reviendra ?…

— Oui !… Je lui ai dit de revenir ce soir, à six heures !

— Ah çà ! vous plaisantez !

— Vous savez bien, patron, que je ne plaisante jamais !… Cet homme est peut-être un fou, mais je n’en suis pas sûr !… C’est mon système !… Dans notre métier, patron, il ne faut jamais être sûr de rien !… En tout cas, il était intéressant de l’entendre… Ce vieillard agité n’est ni plus ni moins que l’horloger de la rue du Saint-Sacrement-en-l’Île, le père Norbert, dont la fille a été trouvée dans la petite maison de Corbillères…

— Eh bien ?…

— Ah ! eh bien ?… eh bien !… c’est difficile à dire… c’est un bonhomme dont j’ai déjà eu à m’occuper lors de l’affaire, de Bénédict Masson… un homme qui s’occupe de problèmes mécaniques tout à fait exceptionnels… Il a inventé une sorte d’échappement à roues carrées… Enfin, que vous dirais-je ? Ses confrères racontent que, depuis des années, il cherche le mouvement perpétuel !…

— Il en a bien l’air !…

— Oui !…

— Et alors ?…

— Et alors, il raconte… il prétend…

— Quoi ?…

— Il faut que je vous dise encore, patron !… C’est l’oncle d’un certain Jacques Cotentin, qui n’est pas le premier venu à l’École de médecine… Il est prosecteur