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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/245

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XXIV

« ALAS POOR GABRIEL ! »

Jacques Cotentin et M. Lebouc revinrent ensemble jusqu’à Tours. Jacques paraissait affreusement accablé ; quant à M. Lebouc, il s’était fait, depuis trop longtemps, une âme de philosophe pour ne point retrouver sa sérénité indifférente après ce nouveau coup : « Nous n’avons point de chance ! » fit-il simplement.

— Certes, soupira Jacques, si le coup n’avait pas été si rude, si le marquis avait seulement vécu encore quelques minutes, nous obtenions de lui tout ce que nous voulions… L’épouvante nous le livrait… La mort nous l’a volé au moment où il ouvrait la bouche !… Cet homme, qui ne croyait à rien, voyait soudain le fantôme de sa femme !… Pauvre Bessie !… Elle a fini de souffrir maintenant, elle est morte pour de bon !… Rien ne la tourmentera plus !…

Sur une question de M. Lebouc, le prosecteur expliqua comment Bessie-Annie-Elisabeth que l’on avait crue morte une première fois, n’avait été frappée alors que d’une certaine crise de catalepsie dans laquelle l’autosuggestion entrait pour beaucoup ! Nombreux sont les cas de gens qui se croient morts, surtout parmi ceux dont le cerveau, trop faible, a trop agité la question de l’au-delà… Bessie se croyait morte, tombait en catalepsie pour se