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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/38

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GASTON LEROUX

d’où il était sorti pour leur épouvante (de laquelle Mlle Barescat ne se guérit jamais complètement), les quatre statues baissèrent les mains… leurs bras retombèrent et ce fut M. Birouste qui leur donna le premier l’exemple.

Après quoi, M. Birouste, sans écouter davantage ces dames qui le suppliaient de ne pas les quitter, gagna rapidement la porte de la rue et se hâta de rentrer chez lui.

Il n’avait, pour ce faire, que quelques mètres à franchir puisqu’il habitait la maison voisine…

Ces trois dames résolurent alors de passer la nuit ensemble. Elles se barricadèrent, poussèrent des meubles devant les portes en tenant les propos les plus incohérents, se réfugièrent finalement dans la petite pièce qui servait de chambre à Mlle Barescat et y passèrent le reste de la nuit.

Inutile de dire qu’elles ne dormirent point.

Elles n’essayèrent même point de « causer ». Elles avaient reçu un coup qui les avait démolies pour longtemps !

Elles ne pensaient qu’à une chose, c’est à ce papier que leur avait fait lire Gabriel et sur lequel il avait tracé des mots : « Si vous tenez à la vie, silence ! »

Ces sept mots étaient, à tout prendre, une menace capable d’effrayer des esprits timides, mais ce n’était point le sens de ces mots-là qui avait précipité au fond d’une horreur sans nom nos quatre personnages.

Si nous les avons vus tout à coup réduits à rien, à moins que rien, c’est que, dans ces sept mots tracés par Gabriel, ils avaient reconnu l’écriture de Bénédict Masson !