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Page:Leroux - La Machine à assassiner.djvu/75

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LA MACHINE À ASSASSINER
71

VII

UN SINGULIER PENSIONNAIRE

Voici, en résumé, ce que narraient les feuilles publiques : Depuis quelques jours il s’était passé à Corbillères et aussi dans les bureaux de la Sûreté des événements que l’on s’était efforcé autant que possible de tenir cachés, car ils avaient cette gravité exceptionnelle de faire revivre une affaire que l’on croyait bien avoir enterrée avec le coupable…

Une jeune servante arrivée récemment à l’auberge de « l’Arbre vert » avait disparu certain soir et avait été retrouvée, certain autre soir, dans le limon d’un marécage de Corbillères, étranglée comme avait été étranglé le père Violette, portant encore au cou la trace du fin lasso avec lequel on avait fait passer la pauvre enfant (la petite Mariette avait dix-huit ans) de vie à trépas…

La trace de ce lasso n’avait pu être relevée sur les restes de la petite Annie qui avaient été trop « charcutés » ou qui étaient déjà consumés lors de la première découverte de l’horrible tragédie de Corbillères ; mais… mais deux jours après la disparition de la jeune Mariette, une jeune veuve qui vivait seule depuis la mort de son mari dans une maisonnette des environs avait été trouvée, dans son cellier, étranglée elle aussi, et de la même manière…