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Page:Leroux - La Poupée sanglante, 1924.djvu/107

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LA POUPÉE SANGLANTE

Christine, dans cette figure qu’elle caresse avec amour, sur la plaque d’argent.

Je suis habitué à souffrir et à ce que l’on ne s’aperçoive pas de mes souffrances… mais un jour je crierai ! oui, il faudra que je crie !…

Mon Dieu ! faites que ce soit le plus tard possible, car, ce jour-là, ce sera la fin…

Évidemment !…

Depuis deux jours que la marquise m’a remis tous ses petits recueils et traités pour « Broucolaques », je ne l’ai pas revue…

Et j’en suis enchanté…

Je la plains, mais elle m’excède !…

Je voudrais qu’elle me laissât un peu seul avec mes pensées, qui appartiennent maintenant exclusivement au trio Christine-Jacques-Gabriel…

J’essaye de démêler la figure du rôle de Christine dans cette étrange comédie sanglante, qui tient du burlesque et du crime.

Et je n’arrive point à en isoler la ligne.

Christine m’apparaît bien douce avec son fiancé de Jacques et… et bien tendre avec son quoi de Gabriel ?

Oui « quid » de Gabriel ?

Et quid de moi aussi (après tout) !

De cette histoire de cœur, en suis-je ?… Eh bien, oui !… je crois que j’en suis !… Ah ! il y a des moments où je crois que j’en suis !… très peu ! oh ! très peu ! mais enfin… je ne suis pas difficile !… il me faudrait si peu de chose !… J’imagine que je compte tout de même dans cette affaire-là ! que je ne suis pas simplement un spectateur pour elle !…

Est-ce que « je déménage » ? Tout à l’heure, j’écrivais qu’elle ne s’apercevait de rien… et qu’un jour je crierais !… Alors ? alors ?…

Alors, tout bien réfléchi, comment concevoir