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Page:Leroux - La Poupée sanglante, 1924.djvu/207

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LA POUPÉE SANGLANTE

XXII

DERNIÈRES NOUVELLES DE LA MARQUISE

Tant de cynisme, de truculence, une si évidente application à augmenter chez tous l’horreur inspirée par une série de crimes dont Bénédict Masson ne se déclarait innocent qu’en des termes et sur un ton qui ôtaient par avance toute valeur à une déclaration qu’il ne semblait pas lui-même prendre au sérieux, avaient eu pour résultat d’inspirer à Jacques Cotentin, le fiancé de Christine, des réflexions qui ne pouvaient naître que dans un esprit aussi scientifiquement, c’est-à-dire logiquement ouvert que le sien et préparé par une méthode sévère à ne se point laisser influencer par les contingences…

« Cet homme court à la mort comme à une délivrance ! se disait le prosecteur. Voilà surtout ce que prouvent ses réponses ! S’il pouvait lui-même prouver ses crimes, il le ferait ! Ne le pouvant point, il déchaîne contre lui, par son attitude, la fureur des juges et du public, qu’il méprise… En même temps, il se venge par avance de l’erreur qui va le livrer au bourreau en criant : « Je suis innocent !… » mais c’est tout juste s’il