Aller au contenu

Page:Leroux - La Poupée sanglante, 1924.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
LA POUPÉE SANGLANTE

dans la glace et ne s’était même pas retournée… Quelques vagues paroles de politesse. Elle devait me trouver très mal habillé. Elle réclama du champagne, passa derrière un paravent, et je m’enfuis, la tête chaude, les oreilles sonnantes…

Je me sentais une haine farouche pour le marquis… et pour tous les hommes riches, qui n’ont qu’à se baisser et à se ruiner pour ramasser de pareilles femmes !…

Et moi ! moi ! qu’est-ce que j’aurai jamais ?… L’image de Christine en moi… charmante et subtile effigie !…

Ah ! Seigneur Dieu ! j’ai envie de me tatouer la peau comme un colonial… comme un « joyeux »… Un cœur avec une flèche, et, autour : « J’aime Christine ! »… Quand je me regarderai dans la glace de mon armoire, je croirai peut-être que c’est arrivé !…