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Page:Leroux - La Poupée sanglante, 1924.djvu/92

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LA POUPÉE SANGLANTE

X

L’AUTRE CHOSE…

10 juin. — Le spectacle que me donnait Dorga m’avait empêché de prêter la moindre attention au médecin hindou, au fameux Saïb Khan, qui se trouvait dans la loge avec le marquis. C’est à peine si je me rappelai ses yeux de femme, des yeux noirs de houri dans un masque barbu. Mais le marquis est descendu aujourd’hui dans la bibliothèque avec Saïb Khan, et j’ai pu observer celui-ci tout à mon aise.

Saïb Khan a plutôt le type afghan. Il est beau. Ils sont très beaux dans ce pays-là. Il est moins bronzé que les princes indiens des bords du Gange. Son visage sévère est entouré d’une barbe de jais, très soignée, qui se termine en pointe. Il a une stature puissante qui rappelle celle de Sangor, de larges épaules, une taille fine. Il est admirablement habillé, chaussé : élégance simple, impeccable. Je comprends sa puissance sur les femmes, le trouble qu’il inspire. Il paraît si sûr de lui qu’il est à peu près impossible que l’on reste sans inquiétude en face du double mystère de ces yeux de femme et de cette bouche carnassière…