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Page:Leroux - La Poupée sanglante, 1924.djvu/96

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LA POUPÉE SANGLANTE

vous avez eue tout à l’heure avec Georges-Marie-Vincent n’aurait pas été possible si Louis-Jean-Marie-Chrysostome n’avait pas reçu cette éducation-là !

Je sursautai.

— Tout de même, madame, permettez-moi de vous dire que Paul-Louis Courier n’avait pas encore taché d’encre le manuscrit de Longus au temps de Louis XV !

Elle pinça les lèvres.

— Il ne me manquait plus que vous me prissiez pour une sotte ! laissa-t-elle tomber. J’ai voulu dire que, sans cette éducation-là, sans les souvenirs classiques qu’elle comporte, Georges-Marie-Vincent ne s’intéresserait guère aux trésors de la bibliothèque de Florence.

— Excusez-moi, madame !… Il y a une chose en tout cas que je puis vous dire et qui m’a, en effet, toujours étonné… c’est la solidité de cette instruction classique chez le marquis.

— N’est-ce pas ?…

De nouveau ses yeux brillèrent… de nouveau elle me prit la main…

— Ah ! si vous vouliez être mon ami… mon ami !…

Je prononçai quelques paroles de dévouement… Son agitation subite m’inquiétait… Je regrettais d’être seul avec elle… J’aurais voulu voir apparaître Sangor et même Sing-Sing…

— Oui !… je le sens !… vous me comprendrez, vous, vous !… Il le faut ou je ne suis plus que la plus misérable chose du monde, entre la vie et la mort !… Ni Saïb Khan, ni Christine ne veulent me comprendre !… Christine me prend pour une folle… Saïb Khan pour une malade… et il me ressuscite… malgré moi !… Ah ! pourquoi me ressuscite-t-il ?… Pourquoi me ressusciter pour l’au-