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Le Président. — Fais-le monter dans mon bureau, Nanette ; je m’y rends tout de suite.

Jean. — Faites-le monter ici, mon père… Je désire… je veux assister à cette entrevue, j’en aurai le courage… Il est bon aussi que Marie-Louis soit présent.

Le Président. — Tu me promets, Jean…

Jean. — Oh ! soyez tranquille…

Nanette. — Alors, je l’introduis ici ?

Le Président. — Ici.

Nanette sort.


Scène XIV

LE PRÉSIDENT. JEAN, MARIE-LOUIS, LEPERRIER

Il entre par la porte du premier plan, à droite.

Leperrier, après avoir salué les trois personnages en scène, s’arrête auprès de la porte. — Je vous demande pardon, monsieur le président, de cette sorte de violation de domicile… mais je devais vous voir de toute urgence, car je désirais vous remettre en mains propres cela !

Il sort un dossier plié de sa poche et le dépose sur la table.

Le Président. — Qu’est-ce que cela ?

Leperrier. — Ce sont les preuves de l’innocence des frères Tiphaine…

Mouvement général. Sourde exclamation de Jean.


Scène XV

Les mêmes, L’ANCÊTRE

La porte qui est au-dessus de l’escalier à droite s’ouvre, et l’ancêtre apparaît au haut des marches. Il est enveloppé dans une ample houppelande : grande barbe blanche, longs cheveux. Il est à peine courbé et se soutient sur un bâton. Il reste immobile au haut des marches, tel une statue ; les personnages en scène sont disposés de telle sorte qu’ils n’aperçoivent pas l’ancêtre pendant toute cette scène.

Le Président, d’une voix hésitante. — Les preuves !… Alors… il y a eu erreur judiciaire ?

Leperrier. — Non.

Le Président. — Comment ! non ?

Leperrier. — Il n’y a pas eu erreur judiciaire…