Aller au contenu

Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 2.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
116
LE CHÂTEAU NOIR

pouvait pas apercevoir ce point que tu as désigné à Athanase pour qu’il nous fasse signe…

— Suis-moi…

— Je crois bien qu’en restant ici je pourrai distinguer, quand le jour sera un peu plus clair…

— Suis-moi, je te dis ! »

Notre Rouletabille connaissait son La Candeur. Celui-ci lui cachait quelque chose et l’affaire devait être d’importance pour qu’il osât mentir dans un pareil moment. La Candeur n’avait rien entendu du tout.

De même, Rouletabille voulut savoir ce qui se passait dans la salle des gardes et y descendit. Il trouva Modeste creusant de la pointe de son couteau, avec une conscience somnolente, un petit trou dans la porte, qui était dure comme fer, ce dont, du reste, il se félicitait tout haut :

« Eh bien ! quoi de nouveau ?…

— Rien, monsieur !…

— Et ce petit bruit dans le chemin de ronde ?…

— Quel petit bruit ?… Je n’ai pas entendu de petit bruit, moi !…

— C’est qu’il dormait ! expliqua en hâte La Candeur.

— Où est Vladimir ?

M. Vladimir est descendu à l’instant même dans le souterrain, monsieur ; il m’a dit de vous dire qu’il allait surveiller le katerdjibaschi, qui, paraît-il, surveille lui-même un prisonnier.

— Va le chercher, dis-lui qu’il faut qu’il vienne sur-le-champ et remonte avec lui !… Où vas-tu, toi, La Candeur ?

— Je remonte voir si, à la petite meurtrière de l’escalier…

— Reste ici… »

Rouletabille se promenait, nerveux, dans la salle des gardes, les mains derrière le dos, le sourcil froncé. Chaque fois qu’il passait dans la lueur de la lanterne que l’on avait à demi aveuglée et qui était posée sur un coin de la table, devant le « tableau des voyageurs », La