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LE DONJON ASSIÉGÉ

ter la meurtrière de sa propre chambre. Bientôt La Candeur revenait sans être suivi de Vladimir.

« Vladimir m’a dit qu’il était fort occupé en ce moment, avec Modeste, à écouter un petit bruit qui doit venir du chemin de ronde et qui leur paraît peu catholique…

— Vladimir a eu tort de quitter son poste, répliqua sévèrement Rouletabille. Je vais descendre voir de quoi il s’agit, et je le gronderai ; mais, auparavant, ouvre-moi ta cantine, La Candeur, que je voie de combien nous disposons encore de boîtes de conserves M. H. !

— Rouletabille ! répondit La Candeur, qui était retourné à l’escalier, je crois que Tondor nous appelle là-haut ! Il doit s’y passer quelque chose de nouveau…

— Tondor ?… Tu en es sûr ?… je n’ai rien entendu !

— Oh ! moi, je l’ai entendu parfaitement ! C’est peut-être grave ? Si l’on montait !… Non ! ne te dérange pas !… J’y vais !… »

Et il s’élança vers le sommet du donjon comme, tout à l’heure, il avait dégringolé jusqu’à la salle des gardes. Rouletabille, intrigué, s’élança derrière lui.

Ils arrivèrent en même temps à la petite échauguette de la plate-forme où ils trouvèrent Tondor tout étonné de les voir.

La sentinelle leur fit signe qu’il n’y avait rien de nouveau et ils redescendirent.

« Je me serai trompé ! déclara La Candeur, assez penaud… mais, n’est-ce pas ? avec une sentinelle qui connaît si peu notre langue, il n’y a rien d’extraordinaire à cela !…

— Quand la sentinelle ne dit rien, exprima avec lucidité Rouletabille, il est facile de comprendre qu’elle n’appelle pas !… »

La Candeur détourna la tête.

« Qu’est-ce que tu regardes par là ? demanda Rouletabille.

— Je regardais, par cette petite meurtrière, si l’on ne