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Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 2.djvu/68

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LE CHÂTEAU NOIR

ble laisser tomber, c’est « une cartouche de dynamite »…

— Encore ?…

— Oui, encore !… encore une heureusement ! C’est la dernière, La Candeur, rassure-toi ! mais ne le regrette pas. Elle va nous être aussi utile que la première.

— Qu’est-ce que tu vas en faire ?

— Elle va nous servir comme l’autre à nous isoler !

— Ah ! je comprends ?…

— Eh bien ! si tu comprends, suis-moi… C’est tout ce que je te demande… »

Depuis un quart d’heure qu’il avait pénétré dans le donjon, Rouletabille n’avait pas perdu son temps. Il avait passé en revue les dispositions prises sous la direction de Vladimir par la petite garnison. Toutes les meurtrières donnant sur le chemin de ronde étaient armées et approvisionnées de munitions. Les défenseurs, selon les besoins du moment, pourraient se transporter sur tous les points nécessaires et faire pleuvoir sur les assaillants une grêle de projectiles sans être exposés eux-mêmes.

Rouletabille se sentant sûr, à nouveau, de son donjon, surtout depuis que le pont avait sauté, reprenait espoir.

La partie n’était pas perdue !

La nuit ne faisait que commencer, et dans la rapide excursion qu’il venait de faire tout là-haut, au sommet de la formidable tour, il avait vu la foule des invités se presser encore dans la première cour du harem, cependant que les hommes sortaient du selamlik pour assister au feu d’artifice dont l’explosion du pont avait été comme le signal et dont les premières bombes commençaient à irradier le ciel. Non ! Ivana n’appartenait pas encore à Kara Selim et peut-être arriverait-1il encore assez à temps pour la sauver !

Il avait son idée !

Nous savons que c’était dans les moments les plus difficiles et dans les cas les plus désespérés que ces sortes d’idées lui embrasaient la cervelle… Mais, avant tout, il