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Page:Leroux - Le Château noir, 1933, Partie 2.djvu/69

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L’ÉVASION D’UN SQUELETTE

fallait, comme il l’avait expliqué à La Candeur, se garder contre une surprise par le souterrain…

Tondor souleva une fois de plus la fameuse plaque de fer et les deux reporters descendirent à nouveau dans le gouffre noir. Rouletabille était en avant, éclairant les ténèbres du feu d’une petite lanterne. Il s’était, comme la première fois, entouré de cordes bien que, cette fois, il ne pût espérer passer par l’oubliette qui devait être gardée. Arrivé sur le sol du souterrain, il éclaira la descente de La Candeur et tous deux refirent bientôt le chemin qu’ils avaient fait avec M. Priski.

Ils passèrent devant les lourdes portes des cachots, sans s’y arrêter et parvinrent ainsi au carrefour qui avait marqué leur première étape avant d’arriver à l’oubliette.

« Chut ! fit Rouletabille. Arrêtons-nous et écoutons !… »

Ils ne perçurent aucun bruit.

« Je crois que, de ce côté, nous sommes bons ! » dit-il encore, et, prenant la cartouche dans la poche de La Candeur (il ne l’avait pas gardée sur lui parce que ses poches étaient pleines d’instruments propres au cambriolage et capables de déterminer des chocs dangereux), prenant donc la cartouche, il la glissa dans une fissure du roc, à un mètre environ du sol ; il y attacha une mèche qu’il déroula à reculons en entraînant avec lui La Candeur.

Et ils revinrent ainsi non loin des portes des cachots.

Rouletabille dit alors à La Candeur :

« Tu vas rester ici et écouter ; au moindre bruit suspect du côté du carrefour, tu allumes ! Compris ?

— Compris !

— Et tu te sauves, naturellement, jusqu’au donjon…

— Et toi ?…

— Ne t’occupe pas de moi !… Moi, je vais aller rendre visite à ce pauvre pacha que Gaulow a traité si cruellement !…

— Quel pacha ?…

— Le squelette !…