Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/120

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l’été et se trouvait dans un espace absolument plat et désert. Une grande nappe toute blanche des neiges récentes s’étendait à ses pieds, et l’homme, avec son manteau dont la marche agitait les ailes, paraissait là-dessus comme un grand oiseau noir.

Au loin, tout au loin, un toit aigu qu’encerclait un groupe d’arbres rendus presque invisibles par le grésil qui les faisait de la couleur du ciel, fut cependant aperçu par notre voyageur qui, aussitôt, laissa échapper, dans l’air sonore, quelques phrases de méchante humeur. Il se plaignait que l’on fût assez « loufoque » pour habiter dans un pareil pays en plein hiver. Cependant, il hâta le pas, mais il ne s’entendait pas marcher, car ses pieds étaient revêtus de galoches en caoutchouc.

Un immense silence, un silence tout blanc l’entourait.

Il était environ quatre heures quand l’homme arriva aux arbres. La propriété qu’ils abritaient était enclose de hauts murs. L’entrée était défendue par une solide grille en fer.

Aussi loin que le regard s’étendait, on ne voyait point d’autre habitation que celle-là.

À la grille pendait le fil de fer d’une sonnette. L’homme sonna. Aussitôt, deux chiens énor-