Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/121

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mes, deux véritables molosses se ruèrent en grondant sur l’homme, la gueule écumante. S’il n’y avait pas eu la grille entre ces chiens et l’homme, on aurait certainement eu à déplorer un malheur.

L’homme recula, bien qu’il n’eût rien alors à craindre de la colère de ces bêtes dévorantes.

Une voix terriblement gutturale commanda :

— Ajax ! Achille ! À la niche ! Sales bêtes !

Et un géant parut.

Oh ! c’était un géant ! un vrai ! quelque chose de monstrueux ! de plus de deux mètres de haut, peut-être même deux mètres cinquante, quand le titan se tenait tout droit, car dans cette minute, il marchait légèrement penché en avant, ses lourdes épaules courbées, selon une attitude qui devait lui être coutumière. La tête était toute ronde, avec de courts cheveux en brosse ; une moustache tombante de Hun lui barrait le visage ; la mâchoire paraissait aussi redoutable que celle des deux animaux dont les crocs grinçaient sur les barreaux. De ses poings formidables, il accrocha les bêtes à l’encolure, leur fit lâcher prise et les rejeta vaincues derrière lui.


Le visiteur eut un léger tremblement, oh !