Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/122

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un rien ! un frisson des épaules ! Évidemment, il ne faisait pas chaud !…

Et il murmura entre ses dents :

— On m’avait bien dit : prenez garde aux chiens, mais on ne m’avait pas parlé du géant.

Le monstre — nous parlons du géant — avait collé son effarante face de brute à la griffe :

— Quzzguia ?

Le visiteur devina que ceci voulait dire : « Qu’est-ce qu’il y a ?… » Et il répondit en se tenant à une distance respectueuse :

— Je voudrais parler à M. Loustalot.

— Quzzivlez ?

Évidemment, le visiteur était d’une bonne intelligence moyenne, car il comprit encore que ceci signifiait : « Qu’est-ce que vous lui voulez ? »

— Dites-lui que c’est pressé, que c’est pour l’affaire de l’Académie ?

Et il tendit sa carte qu’il avait tenue prête dans la poche de son manteau. Le géant prit la carte et il s’éloigna en grondant dans la direction d’un perron qui devait donner accès à la principale entrée de l’habitation. Aussitôt Ajax et Achille revinrent appliquer leurs mufles menaçants à la grille, mais cette fois, ils n’aboyèrent plus. Ils considéraient en silence le