Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/126

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nant dans la neige, en léchant les mains de leur maître.

M. Gaspard Lalouette, héroïquement, entra. Loustalot, aussitôt, lui fit les honneurs. Il le précéda, après avoir refermé la grille. Les deux chiens, maintenant, suivaient, et Lalouette n’osait se retourner de peur qu’un faux mouvement n’invitât les bêtes à quelque jeu irréparable. On monta les degrés du perron.

La maison de M. Loustalot était une belle et grande maison des champs, solide, confortable, construite en brique et pierre meulière. Elle était tout entourée, dans le jardin et la cour de petits bâtiments qui devaient être certainement consacrés aux travaux immenses du grand Loustalot, travaux qui révolutionnaient la chimie, la physique, la médecine, et généralement toutes les fausses théories placées par l’ignorance routinière des hommes à l’origine de ce que nous appelons, dans notre orgueil : la science.

Une particularité du grand Loustalot était qu’il travaillait tout seul.

Son caractère, qui était, paraît-il, assez ombrageux, ne supportait pas la collaboration.

Et il habitait cette maison toute l’année, avec son domestique — un unique domestique —