Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/129

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qui, cependant, ne perdait pas facilement son sang-froid, se leva. Sur sa chaise, immobile, le Loustalot écoutait toujours, loin, loin. Enfin, il parut revenir du bout du monde, et, avec la rapidité automatique d’un jouet à ressort, il se jeta sur les chiens et les frappa de ses petits poings jusqu’à ce qu’on ne les entendît plus.

Et puis, se retournant sur Lalouette, il le fit se rasseoir et lui parla, cette fois, sur le ton le plus rude et le plus déplaisant.

— Alors !… dépêchez-vous !… je n’ai pas de temps à perdre !… parlez !… Cette affaire de l’Académie est bien regrettable… ces trois morts… trois morts sublimes. Mais je n’y peux rien, moi, n’est-ce pas ? Il faut espérer que ça ne va pas continuer !… car enfin, où irions-nous, où irions-nous ? comme dit ce bon M. Patard !… Le calcul des probabilités serait tout à fait insuffisant à expliquer une quatrième mort naturelle… certainement si l’Académie française, dont je m’honore de faire partie… si l’Académie existait depuis dix mille années et encore… une chose pareille en dix mille ans !… Non ! c’est fini… Trois, c’est déjà bien beau ! Il faut tout à fait se rassurer !… Mais parlez donc, monsieur Lalouette… je vous écoute !… Alors vous