Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/141

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— Elle ne m’intéressait pas plus que les autres, répondit-il d’une façon assez embarrassée… Vous savez, moi aussi j’ai vendu des orgues… de vieilles orgues… et j’ai voulu voir…

— Et qu’est-ce que vous avez vu ?

— Écoutez, maître… je n’ai rien vu dans l’orgue, mais j’ai découvert, à côté de l’orgue, quelque chose… un objet que voici…

Et M. Lalouette tira de la poche de son gilet un long tube étroit qui se terminait en cône et qui ressemblait à peu près à une embouchure d’instrument à vent.

Le grand Loustalot prit l’objet, le regarda et le rendit.

— C’est quelque embouchure, fit-il, de quelque buccin…

— Je le crois aussi. Cependant, figurez-vous, mon cher maître, que cette embouchure s’emboîtait merveilleusement sur un trou qui était à l’orgue de Barbarie, et je n’ai jamais vu d’embouchure de ce genre à un orgue de Barbarie… Je vous demande pardon… mais hanté par toutes les bêtises que j’avais entendues, je me suis dit : C’est là peut-être l’embouchure qui était destinée à conduire dans une certaine direction le son qui tue.

— Oui ! Eh bien, mon cher antiquaire de