Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/160

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M. Lalouette regarda sa femme, puis ces messieurs, puis sa femme, puis encore M. Hippolyte Patard et il lut tant d’encouragement sur la bonne et honnête figure de ce dernier qu’il s’en sentit tout ragaillardi.

— Monsieur ! fit-il, c’est trop d’honneur !… Permettez-moi de vous présenter « mon épouse ».

À ces mots : « mon épouse », M. le directeur et M. le chancelier avaient commencé d’esquisser un vague sourire, mais un coup d’œil terrible de M. Patard les arrêta net et les rendit à la gravité de la situation.

Mme Lalouette avait salué. Elle dit :

— Ces messieurs ont sans doute à causer. Ils seront mieux dans l’arrière-boutique, et elle les fit passer dans la pièce du fond.

Cette expression « l’arrière-boutique » avait fait faire une grimace à M. Hippolyte Patard lui-même, mais quand les académiciens eurent pénétré dans cette arrière-boutique-là ils furent tout heureux de reconnaître qu’ils étaient dans un véritable petit musée, arrangé avec le plus grand goût, et où, sur les murs et dans des tables-vitrines, on pouvait admirer des merveilles. Des tableaux, des statuettes, des bijoux, des dentelles, des broderies du plus grand prix étaient disposés.