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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/17

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réservée. On trouvait généralement qu’elle avait un joli toupet. Mais encore M. Lalouette ne sut pas pourquoi. Cette dame considéra l’assistance avec une froide arrogance, adressa quelques paroles brèves à de jeunes personnes qui l’accompagnaient et fixa de son face à main M. Maxime d’Aulnay.

— Elle va lui porter malheur ! s’écria quelqu’un.

Et la rumeur publique répéta :

— Oui, oui, elle va lui porter malheur !…

M. Lalouette demanda : « Pourquoi va-t-elle lui porter malheur ? » Mais personne ne lui répondit. Tout ce qu’il put apprendre d’à peu près certain, c’est que l’homme qui était là-bas, prêt à prononcer un discours, s’appelait Maxime d’Aulnay, qu’il était capitaine de vaisseau, qu’il avait écrit un livre intitulé : « Voyage autour de ma cabine » et qu’il avait été élu au fauteuil occupé naguère par Mgr d’Abbeville. Et puis le mystère recommença avec des cris, des gestes de fous. Le public, dans les tribunes, se soulevait, et criait des choses comme celle-ci :

Comme l’autre !… N’ouvrez pas !… Ah ! la lettre !… comme l’autre !… comme l’autre !… Ne lisez pas !… Ne lisez pas !…

M. Lalouette se pencha et vit un appariteur