Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/182

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Il n’avait encore rien dit à Mme Lalouette. Il jugea le moment opportun de lui dévoiler ses projets. Eulalie en fut « médusée ». Mais c’était une forte tête et elle l’approuva avec transport. Seulement, comme elle était la prudence même, elle lui conseilla d’agir à coup sûr. Ce M. Éliphas de Saint-Elme de Taillebourg de La Nox devait être quelque part. Il fallait le trouver ou tout au moins avoir de ses nouvelles.

Quelques mois encore se passèrent dans ces recherches. M. Lalouette devenait impatient. Ayant appris qu’Éliphas s’appelait encore Borigo du Careï, en raison de ce qu’il était originaire de la vallée du Careï, il partit pour la Provence et là, tout au bout d’une vallée profonde, derrière un rideau d’oliviers qui abritaient une modeste maisonnette, il dénicha une bonne vieille qui n’était ni plus ni moins que la respectable mère de l’illustre mage. Celle-ci qui ignorait tout des batailles de la vie ne fit aucune difficulté pour lui apprendre que depuis des mois son fils, fatigué, lui dit-elle, de Paris et des Parisiens, après avoir passé quelques semaines tranquille près d’elle, était parti pour le Canada. Éliphas lui avait écrit. Elle montra des lettres. M. Lalouette compara des