Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/183

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dates. Il n’y avait plus à douter. L’Éliphas s’intéressait maintenant autant au fauteuil de Mgr d’Abbeville qu’à sa première chemise.

M. Lalouette revint triomphant et il lança sa lettre de candidature.

Le seul point sombre de l’aventure était que M. Gaspard Lalouette, candidat à l’Académie française, ne savait point lire. Forts de la situation qui leur était faite par tous ceux qui savaient lire et qui ne se présentaient point, M. et Mme Lalouette avaient honnêtement résolu de s’en remettre à M. le secrétaire perpétuel. C’était agir en braves gens. Or, nous avons vu que M. le secrétaire perpétuel avait passé par-dessus ce léger détail.

La joie était donc immense dans le ménage. Ils s’embrassaient. La boutique, autour d’eux, rayonnait.

— Demain, dit Mme Lalouette, les yeux brillants de plaisir ta candidature sera dans tous les journaux ; ça va en faire un tapage ! Monsieur Lalouette, vous êtes célèbre !…

— Grâce à qui, fifille ? Grâce à toi qui es intelligente et brave ! Une autre femme aurait eu peur ! Toi, tu m’as soutenu, tu m’as encouragé ; tu m’as dit : Va, Gaspard !…

— Et puis, nous sommes bien tranquilles,