Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/189

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lyte Patard… Où est-il, M. Hippolyte Patard ?

M. Gaspard Lalouette se releva livide : devant la situation nouvelle, il avait pris son parti… son parti de vivre puisqu’il n’était pas encore mort.

— Ne tremble pas, Eulalie, mon épouse… Nous allons nous expliquer avec Monsieur, dit-il en s’essuyant le front d’une main tremblante… M. Hippolyte Patard, connais pas !

— Alors, on m’a trompé à l’Académie ?

— Oui, oui, on vous a trompé à l’Académie, déclara M. Lalouette d’une voix péremptoire. On vous a tout à fait trompé. « Il n’y a rien de fait ! » Ah ! Ils auraient été bien contents que je me présente !… que je m’asseye dans leur fauteuil !… que je prononce leur discours !… et puis quoi encore ?… Moi, ça ne me regarde pas ! je suis un marchand de tableaux… moi !… je gagne honnêtement ma vie, moi !… Tel que vous me voyez, M. Éliphas, je n’ai jamais rien pris à personne…

— À personne ! appuya Mme Lalouette…

— … Et ce n’est pas aujourd’hui que je commencerai !… Ce fauteuil est à vous, M. Éliphas… vous seul en êtes digne… Gardez-le, je n’en veux pas !

— Mais moi non plus, je n’en veux pas ! fit