Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/200

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le haut des feuillets d’un petit signe rouge, pour que M. Lalouette ne tînt point devant lui — et devant tout le monde — son discours, la tête en bas.

La veille du fameux jour qui tenait le Tout-Paris en fièvre arriva. Les journaux avaient des délégations rue Laffitte en permanence. M. Gaspard Lalouette était voué à une mort prochaine. On voulait avoir des nouvelles du grand homme toutes les cinq minutes et, à défaut de M. Lalouette qui, fatigué, paraît-il, se reposait et avait résolu de ne recevoir personne de la journée, Mme Lalouette devait répondre à toutes les questions. La pauvre femme était, comme on dit, « sur les dents » et radieuse. Car en réalité, M. Lalouette se portait « comme un charme ».

— Comme un charme ! Monsieur le rédacteur… dites-le bien dans vos journaux… Il se porte comme un charme !

M. Lalouette avait, ce jour-là, prudemment fui sa demeure, car sa gloire le dérangeait dans le moment qu’il avait le plus besoin d’être seul pour répéter, plusieurs dernières fois, son discours. Dès l’aube, il s’était rendu fort habile-