Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/210

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

peut très bien qu’il n’y en ait aucune pour faire disparaître M. Gaspard Lalouette… »

Il se peut !!!… M. Lalouette ne pouvait avaler ce « Il se peut !!! »

Il regarda M. Patard… La mine de M. le secrétaire perpétuel était de moins en moins rassurante…

— Écoutez, Lalouette, fit-il tout à coup, la lettre de cet Éliphas m’ouvre des horizons plutôt sombres… mais en toute conscience, j’estime qu’il n’y a pas lieu de vous alarmer…

— Ah ! répondit Lalouette, la voix légèrement altérée, mais vous n’en êtes pas sûr ?…

— Oh ! maintenant, depuis la mort de Martin Latouche, je ne suis plus sûr de quoi que ce soit au monde… J’ai eu trop de remords avec l’autre… Je ne voudrais pas en avoir avec vous !…

— Hein ?… s’exclama sourdement Lalouette en se dressant de toute sa hauteur devant M. Patard. Est-ce que vous me croyez déjà mort !…

Un cahot rejeta le marchand de tableaux sur la banquette où il s’affala avec un gémissement.

— Non, je ne vous crois pas mort, mon ami… dit doucement M. Patard consolateur, en posant sa main sur celle du récipiendaire, mais cela ne m’empêche pas de penser que les dé-