Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/212

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à ce qu’ils disparussent !… répéta M. Patard avec une exaltation tout à fait en dehors de ses habitudes… et il reprit comme se parlant à lui-même :

— C’est bien cela ?… C’est bien cela ?…

— Quoi ! C’est bien cela !… Que voulez-vous dire ?… Qu’avez-vous ? Vous me rassuriez tout à l’heure et vous m’épouvantez à nouveau !… Savez-vous quelque chose ?… implora Lalouette qui faisait pitié à voir.

Les deux hommes s’étreignaient les mains.

— Je ne sais rien si l’on veut ! gronda M. Patard… Mais je sais quelque chose, si je réfléchis !… Ces trois hommes ne se connaissaient pas, vous entendez bien, monsieur Lalouette, avant la première élection pour la succession de Mgr d’Abbeville… Ils ne s’étaient jamais vus !… Jamais !… J’en ai acquis la certitude, bien que M. Latouche m’ait menti en me disant qu’ils étaient tous trois d’anciens camarades… Eh bien ! aussitôt après l’élection, ils se réunissent… ils se voient en cachette… tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre… On a dit que c’était pour parler du sorcier… et pour déjouer ses menaces, et on l’a cru et je l’ai cru moi-même… Quelle niaiserie !… Ils devaient avoir autre chose à se raconter !… Ils devaient tous avoir à redouter quel-