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Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/238

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— Nous avons cru qu’ils vous assassinaient.

— Vous êtes restés dans la cheminée tout de même ? fit l’homme.

C’était vrai. Ils ne pouvaient le nier. Ils expliquèrent, en des propos confus, que leurs jambes leur avaient refusé tout service, qu’ils n’avaient point l’habitude de pareilles émotions, qu’ils étaient académiciens et nullement préparés à d’aussi horribles tragédies.

— Des académiciens ! fit l’homme. Un jour il en est descendu trois ici… trois candidats qui faisaient leur visite et que le bandit a surpris… Je ne les ai jamais revus… Depuis, j’ai appris, en écoutant le bandit et le géant, qu’ils étaient tous morts… Il a dû les tuer comme des mouches !

Toute cette conversation était prononcée à voix très basse, étouffée, les lèvres de tous trois collées aux barreaux.

— Monsieur ! implora Gaspard Lalouette, est-ce qu’il y a un moyen de sortir sans que le bandit nous surprenne ?

— Bien sûr ! fit l’homme… par l’escalier qui donne directement dans la cour…

M. Hippolyte Patard dit :

— La clef qui ouvre cet escalier et dont vous nous avez parlé n’est point dans le tiroir.