Page:Leroux - Le Fauteuil hanté, Lafitte, 1900.djvu/249

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que j’ai mise là-dedans… non, non ! C’est de la vraie mort que j’ai enfermée dans la lumière et dans le son !… Ça m’a donné beaucoup de mal !… mais vous savez, quand on a l’idée, le reste n’est plus rien à faire !… Il s’agit d’avoir l’idée et ce ne sont point les idées qui me manquent !… Demandez-le au grand, à l’illustre Loustalot… Ah ! la réalisation d’une idée comme celle-là, avec moi, ça ne traîne pas !… C’est vraiment magnifique !

L’homme arrêta sa marche, leva l’index et dit :

— Vous savez qu’il existe dans le spectre des rayons ultraviolets ? Ces rayons, qui sont des rayons chimiques, agissent vigoureusement sur la rétine… On a signalé des accidents très graves avec ces rayons !… oh ! très graves !… Maintenant, écoutez-moi bien… vous connaissez peut-être ces sortes de lampes-longs-tubes, à lueur blafarde, verdâtre, et dans lesquelles le mercure volatilisé… Ah çà ! m’écoutez-vous ? ou ne m’écoutez-vous pas ? s’écria l’homme si haut et si fort que Lalouette, épouvanté, se laissa tomber à genoux, suppliant l’étrange professeur de se taire, et que M. Patard gémit :

— Oh ! plus bas !… au nom du ciel, plus bas !